Tête, vers 1910–11
Modigliani partageait son intérêt pour l’art africain avec d’autres artistes parisiens de l’avant-garde tels que Constantin Brancusi et Pablo Picasso. Sa fascination pour l’art de l’Afrique de l’Ouest en particulier est évidente lorsque l’on regarde l’allongement exagéré, le nez étroit et la bouche arrondie de ses têtes sculptées, qui font penser aux masques des Baoulés de la Côte d’Ivoire actuelle et de tribus voisines telles que celle des Guro. Modigliani a aussi étudié l’art égyptien, asiatique et indochinois dans les musées d’art de Paris. L’oreille gauche de la tête Pearlman ressemble aux oreilles des divinités dans les peintures et les sculptures bouddhistes et, à la naissance des cheveux, on peut constater une série de motifs rappelant les petits motifs festonnés qui figurent généralement les cheveux sur les représentations bouddhistes.
Jacob Epstein se souvient d’une série de têtes de pierre qu’il avait vue exposée dans l’atelier de Modigliani, alors qu’il lui rendait visite en 1912 :
Son atelier… était encombré par neuf ou dix de ces longues têtes qui ressemblaient à des masques africains, et une silhouette… Le soir il mettait une bougie sur chacune et le tout prenait des allures de temple primitif.